Nos associations regroupent des personnes victimes d’effets indésirables induits par des produits de santé, qu’il s’agisse de médicaments (dont les vaccins) ou de dispositifs médicaux (implantables ou non).
Que les effets indésirables soient attendus (car mentionnés dans la notice) ou non, les victimes se retrouvent généralement confrontées aux mêmes difficultés :
- Une pharmacovigilance défaillante : Seuls 1 à 10 % des effets indésirables graves sont signalés aux centres régionaux de pharmacovigilance ; l’obligation faite aux professionnels de santé de les déclarer n’est pas respectée. De plus, les déclarations sont souvent lacunaires, interdisant toute exploitation des données. Les décisions de santé publique qui en découlent sont forcément faussées : le bénéfice-risque n’est que rarement remis en cause, aucune étude sérieuse n’est mise en œuvre et le produit suspecté peut continuer à être commercialisé, générant toujours plus de victimes.
- Une indemnisation très difficile voire impossible à obtenir : selon les produits de santé concernés, nous faisons ce double constat : soit le lien de causalité entre le dommage subi par le patient et le produit n’est pas reconnu du fait de la défaillance de la pharmacovigilance (ce qui explique les nombreuses procédures judiciaires pour faire reconnaître ce lien), soit la directive européenne sur les produits défectueux directive 85/374/CEE du 25 juillet 1985 s’applique (absence de défectuosité si le risque est mentionné dans la notice, et, s’il ne l’est pas, même difficulté pour démontrer l’imputabilité, sans parler des délais considérablement raccourcis pour déposer plainte et de l’exonération de responsabilité pour risque de développement).
- Une absence de recherche sur les effets indésirables à long terme des produits de santé (toxicité du produit actif, des adjuvants ou des excipients), ainsi que sur les soins à apporter aux victimes.
- Une difficulté d’accès aux données scientifiques ; le secret industriel est régulièrement opposé aux associations qui demandent les résultats d’études cliniques.
- De fréquents liens d’intérêts entre les experts, les leaders d’opinion et l’industrie pharmaceutique, ce qui fausse toute évaluation objective, qualitative et quantitative, des effets indésirables et du lien de causalité.
Les victimes doivent affronter un véritable parcours du combattant, épuisant tant au niveau physique que psychologique et au lourd coût financier. L’absence de reconnaissance et d’empathie de certains professionnels de santé et des autorités sanitaires accentuent leur épuisement, leur isolement et entraînent bien souvent une aggravation de leur état de santé. Combien de fois n’avons-nous pas entendu que nos symptômes étaient “dans nos têtes”, ou qu’ils n’avaient rien à voir avec le produit suspecté, nous laissant seuls face au système sanitaire alors que notre état de santé nécessite une prise en charge rigoureuse.